La terre aussi raconte son enfance
Entends
et alors tu verras le soleil
quand le soir à l’ombre de la terre
il raconte ses voyages de jour et de chimères
Avec nous tu t’asseyais sous l’image d’un arbre
l’amour était cris de merles sous les platanes
et tu aimais les oiseaux
quand tu rêvais aux chants de guerre du solitaire montagnard
à la barbe foisonnante de chaleur et de crimes
Toi maître des domaines riverains
Petit enfant qu’on embrassait au front
tu as grandi
homme maintenant qui montre les dents
souviens-t’en des trottoirs où tu jouais à la marelle
quand le soleil poussière de craie brûlait ses dernières chandelles
Entends
et alors tu verras
les yeux de ton enfance qui parlaient avec tes yeux
quand simple tu souriais aux cheveux qui tournoyaient dans le ronde
La terre aussi raconte son enfance avec le cri des mouettes
les soirs d’orages et de craintes
devant nos âtres de complaintes
Mouettes rieuses pygmées et mélanocéphales
qui chantez pour un croûton de pain
venez —approchez donc sans crainte— offrir vos visages pérégrins
Et alors tu as vu
les mouettes sont venues confondues dans leurs palmes
et la terre a chanté un cantique tout en flammes
Entends
et alors tu verras le soleil
quand le soir à l’ombre de la terre
il raconte ses voyages de jour et de chimères
Avec nous tu t’asseyais sous l’image d’un arbre
l’amour était cris de merles sous les platanes
et tu aimais les oiseaux
quand tu rêvais aux chants de guerre du solitaire montagnard
à la barbe foisonnante de chaleur et de crimes
Toi maître des domaines riverains
Petit enfant qu’on embrassait au front
tu as grandi
homme maintenant qui montre les dents
souviens-t’en des trottoirs où tu jouais à la marelle
quand le soleil poussière de craie brûlait ses dernières chandelles
Entends
et alors tu verras
les yeux de ton enfance qui parlaient avec tes yeux
quand simple tu souriais aux cheveux qui tournoyaient dans le ronde
La terre aussi raconte son enfance avec le cri des mouettes
les soirs d’orages et de craintes
devant nos âtres de complaintes
Mouettes rieuses pygmées et mélanocéphales
qui chantez pour un croûton de pain
venez —approchez donc sans crainte— offrir vos visages pérégrins
Et alors tu as vu
les mouettes sont venues confondues dans leurs palmes
et la terre a chanté un cantique tout en flammes
Et alors tu as vu
le soleil sur le terre a laissé son message
de couleurs et d’oiseaux criailleurs
Entends
au crépuscule parfois
j’harmonise mes enfances
extrait de Oiseaux de sang, Éditions Cyclope, 1976.
© Frank Andriat.